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Vêlages groupés de printemps : la technicité au service des économies de charges

Chez Jolan Brebion, l’intégralité des 40 vaches laitières et génisses vêlent sur la période allant de début février à mi-mars.

Les systèmes herbagers en vêlages groupés de printemps se démocratisent dans nos campagnes françaises. Et pour cause : caler la production laitière sur la pousse de l'herbe permet de réduire les coûts alimentaires en maximisant la proportion d'herbe pâturée dans la ration. Parallèlement, le tarissement de la totalité du troupeau en hiver apporte une période de répit aux éleveurs.

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« Pour rationnaliser mon temps de travail et produire un maximum de lait à l’herbe pâturée, il me semblait judicieux de grouper tous les vêlages au printemps, pour synchroniser le pic de lactation avec le pic de pousse de l’herbe. Et puis la mise en place du vêlage groupé permet de réduire les coûts alimentaires au maximum en minimisant les fourrages stockés », témoigne Jolan Brebion, éleveur de vaches laitières à la ferme de la Bronnière, dans le haut bocage vendéen, à l’occasion d’un reportage vidéo de la Fédération régionale des Civam des Pays de la Loire.

Avec les vêlages groupés de printemps, je réorganise mon temps de travail.

Chez Jolan Brebion, l’intégralité des 40 vaches laitières et génisses vêlent sur la période allant de début février à mi-mars. « Étant seul sur l’exploitation, avec les vêlages groupés de printemps, je réorganise mon temps de travail sur l’année. Il y a un pic pendant les vêlages mais je taris toutes les vaches en même temps. Ce qui me permet de fermer la salle de traite pendant deux mois, de début décembre à fin janvier. » Du mois de juin au tarissement, le troupeau passe en monotraite, un moyen de limiter le temps de travail en fin de journée, mais aussi de contenir les besoins du troupeau pendant la période estivale.

Suivre le troupeau de très près

« J’ai eu la chance de pouvoir grouper les vêlages dès ma première année d’installation parce que mes cédants avaient arrêté le lait pour leur fin de carrière. Les vaches n’avaient pas été ré-inséminées, il n’y avait donc qu’à mettre les taureaux à partir de mai pour qu’elles vêlent toutes en février-mars, souffle l’éleveur. Si j’avais dû passer d’un système vêlages étalés à un regroupement au printemps, j’aurais dû décaler la période de reproduction de chaque vache en patientant avant de les remettre à la reproduction, et donc laisser une partie des vaches en lactation longue et accepter de perdre un peu en productivité », poursuit-il.

Dans un tel système, la période de reproduction est une période critique, « il ne faut pas la manquer afin d’assurer un bon groupage des vêlages ». Pour cet éleveur, « la monte naturelle est plus simple que l’insémination artificielle pour grouper les vêlages : le taux de réussite est plus élevé et l’élevage des taureaux coûte moins cher que l’insémination ».

Il ne faut pas se laisser déborder.

Jolan Brebion se doit d’être rigoureux pour que le système soit le plus optimal possible. « Il faut que les vaches vêlent toutes ensemble très rapidement. Si elles vêlent tôt, cela augmente la durée de lactation et donc la quantité de lait vendue dans l’année, c’est pour ça que je sélectionne mes taureaux et mon renouvellement prioritairement sur la fertilité. » Avec une telle recherche de performance, les génisses vêlent en moyenne à 24 mois. Pour atteindre cette précocité, les génisses de renouvellement sont élevées sous vaches nourrices du vêlage jusqu’au sevrage en octobre.

L’éleveur le dit lui-même : « Il faut être assidu sur le suivi du troupeau ; noter toutes les dates de chaleur pour construire un planning de vêlage, qui servira à constituer les lots pour la mise à l’herbe avant vêlage. » Avant de poursuivre : « La mise en place de cette technique requiert une certaine organisation. À partir de début février, il faut reprendre les vêlages, la traite, le pâturage, le soin aux veaux, il ne faut pas se laisser déborder ! »

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